Quand le regard change: Ma rencontre avec l'Autisme à travers Elishama

Crédit photo : Milca kouadio _jeune Blogueur de l'UNICEF 


Il fut un temps où, par ignorance, je regardais avec distance, parfois avec pitié, voire un brin de mépris, certains enfants dont le comportement sortait des normes. De loin, il est si facile de juger. Je me laissais même aller à des interprétations teintées de mysticisme. Mais tout bascule lorsque la vie vous propulse de spectateur à acteur.

En 2017, j’ai vécu l’un des plus beaux moments de ma vie : je suis devenue grande sœur pour la première fois… d’une petite fille, Elishama. Jusqu’alors, je n’avais que des frères. J’étais comblée. Chaque détail de son quotidien m’émerveillait. Mais peu à peu, des signes inhabituels sont apparus. C’est notre mère, Maman Kouadio, qui a d’abord exprimé ses inquiétudes. Après de longues démarches et des examens médicaux, le diagnostic est tombé : Elishama est autiste.

Comprendre l’autisme : un monde à part, mais pas en marge


L’autisme, ou trouble du spectre de l’autisme (TSA), est un trouble neurodéveloppemental qui affecte la communication, les interactions sociales et les comportements. Les manifestations varient énormément d’une personne à l’autre, mais certains signes sont fréquents :

  • Difficulté à établir un contact visuel ou à comprendre les expressions faciales

  • Troubles du langage : absence de parole, répétition de phrases ou usage atypique du langage

  • Comportements répétitifs : balancements, mouvements des mains, obsessions

  • Hypersensibilité sensorielle : sons, lumières, textures, etc.

Chaque personne autiste est unique. Leur condition ne limite pas leur potentiel, elle redéfinit simplement leur manière d’être au monde.


Le parcours d’Elishama – Témoignage de Maman Kouadio


"Elishama est née prématurément, à sept mois. Dès ses premiers instants, elle a dû être réanimée. À quatre mois, son développement moteur nous a alertés : elle ne tenait pas assise, son corps semblait mou. Malgré les comparaisons avec ses frères, les médecins se voulaient rassurants. Pourtant, mon instinct de mère me disait que quelque chose n’allait pas.

À 12 mois, elle s’est enfin assise. À 14 mois, elle a commencé à ramper, mais de façon inhabituelle. À 18 mois, elle a marché. Mais le langage ne venait pas. À deux ans, elle ne disait que “papa” et “maman”. Inquiète, je multipliais les consultations. Puis, un jour, on m’a annoncé qu’elle souffrait d’un retard de développement : un choc. Le mot “handicap” a été prononcé. J’ai pleuré.

S’ensuit un long parcours entre examens, consultations, orthophonistes et centres spécialisés. Pendant un an, Elishama a suivi une rééducation au Centre Saint Raphaël à Bouaké, sans réel progrès. Plus tard, je l’ai emmenée avec moi à l’école, en espérant qu’elle serait stimulée par les autres enfants. Aujourd’hui encore, à 8 ans, elle ne parle pas. Mais elle communique à sa manière.

Elle est désormais inscrite en CP1 dans une école inclusive qui enseigne la langue des signes. Entourée d’enfants entendants et muets, elle commence à s’exprimer avec les mains. À la maison, toute la famille s’adapte. Nous apprenons à la comprendre, à l’écouter autrement. Et nous voyons une petite fille s’épanouir."

Crédit photo : Milca kouadio _jeune Blogueur de l'UNICEF 


Peut-on guérir l’autisme ?


Non. Parce que l’autisme n’est pas une maladie, mais une différence neurologique. Il n’existe pas de traitement pour le "guérir", mais de nombreuses approches éducatives, thérapeutiques et comportementales permettent d’accompagner les enfants pour qu’ils développent leur autonomie et leur communication. Ce dont ils ont besoin avant tout, c’est de compréhension, de patience… et d’un amour immense.


Vivre avec Elishama : une aventure de chaque jour


Aujourd’hui, Elishama a 8 ans. À la maison, nous avons appris à l’écouter autrement, à respecter son rythme. Chaque mot, chaque geste, chaque sourire est une victoire. Elle devient de plus en plus autonome, elle interagit davantage. Voici ce que nous avons compris grâce à elle :

  • Il faut écouter même le silence.

  • Il faut aimer sans condition.

  • Il faut leur ouvrir le monde, sans les forcer à y entrer.

  • Il faut s’assurer qu’ils ne soient jamais mis à l’écart.


Des enfants comme les autres… ou peut-être même un peu plus


Elishama est incroyablement intelligente. Elle participe aux tâches ménagères, aime apprendre, préfère faire les choses elle-même. Elle va à l’école, joue avec ses camarades, et rentre le soir, couverte de poussière — preuve qu’elle vit, découvre, s’épanouit.

Son parcours est semé d’embûches, mais il est aussi riche d’amour, de patience et d’espoir. Les enfants autistes ne sont pas “moins”. Ils sont éveillés, drôles, curieux, sensibles, créatifs… exceptionnels. Ce sont nos super-héros.

Ensemble nous sommes capable de briser les stéréotypes et de construire un avenir où chaque enfants à sa place. d'ailleurs l'UNICEF dans sa politique de rendre le monde  plus inclusif célèbre aussi chaque 02 Avril de l'année la journée Mondiale de l'autisme en essayant de sensibiliser à travers le monde entier.

 Si ces écrits vous touche particulièrement n'hésitez a pas lâcher votre ressenti en laissant un commentaire et de même le partager si cela vous tente . Cela pourrais redonner de l'espoir et permettre a quelqu'un de s'épanouir ! 

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